La cabane se révèle aux yeux du visiteur alors que ce dernier pénètre sur le site. La géométrie du projet crée un appel depuis les bords de l’Ire. L’auvent invite le marcheur à découvrir le projet et à faire l’expérience du lieu.
La cabane s’organise le long d’une circulation qui opère le basculement de l’échelle du territoire – la montagne et les plans paysagers qui se succèdent – à celle du particulier - la rivière et ses méandres, la rive et ses galets.
La succession des portiques appelle à la déambulation, et vient se placer dans la continuité de la promenade qui conduit le visiteur. La cabane se veut comme un enchaînement de coupes qui, successivement, génèrent une vue et une intériorité qui leurs sont propres. Les assises, installées dans la profondeur de la structure, sont placées faces à des ouvertures dont le cadrage permet de prendre conscience et de mesurer le changement d’échelle qui s’opère à travers l’expérience du lieu.
De ce fait, le lieu de la déambulation n’est pas le même que le lieu de la contemplation et les assises forment des renfoncements dans le volume principal.
Nous nous souvenons, le long des scieries, de ces billes de bois parées d’écorce, découpées dans la longueur et reposant sur de minces liteaux. Notre cabane devait être l’expression de cette bille de bois éclatée.
Huit piles, cinq cents liteaux de sapin et quarante-quatre planches de sapin non délignées, liés par la tension de huit sangles. De cette tension naît une vibration, comme un vêtement, les façades se parent d’une robe d’écorce et l’intérieur de l’édifice révèle le bois nu. La matière est pure, tendue, exposée dans son plus simple appareil, le procédé constructif est intelligible.
Ce petit édifice se pose comme un condensateur du paysage. Sa structure filtre la lumière, les regards, le corps s’abandonne à une lecture plus intime du paysage, plus phénoménologique.
L’air se glisse entre les planches de bois, murmurant dans son élan les essences d’une flore variée, l’odeur d’une matière qu’il vient de caresser.