Une cabane évoque tout à la fois un abri sommaire et un souvenir d’enfance. Un espace confiné dont on maîtrise chaque recoin pour mieux s’y sentir confiant, reine, roi…

Robuste ou fragile elle enclot un espace des possibles. Le site de Saint Alban de Montbel avec son terrain inégal et accidenté nous a incités à prévoir une cabane sur pieux, pour s’adapter au dénivelé et aux aléas du sol rocheux.

Sa construction, modeste, sera réalisée principalement avec une même section de bois suffisamment forte pour être à la fois structure et remplissage. L’ensemble sera assemblé à mi-bois. Cette mise en œuvre évoque à la fois la relative rudesse d’un climat de montagne et le caractère rustique qu’on peut y associer. Ce mode constructif s’inspire des chalets alpins ou de l’habitat scandinave mais fait référence aussi au petit chalet de construction « Jeujura» de notre enfance.

L’entrée est masquée, car une cabane se mérite, par un rideau, une densité d’un matériau qui reste à déterminer. Ce peut être des branches ramassées sur place, de petits liteaux, de l’osier ou du bambou, qui sont suspendus depuis le toit en porte-à-faux. Cette masse suspendue se présente comme un sas, un palier pour passer dans un autre lieu, mais aussi comme un grand carillon. Il y a ici la volonté de créer un contraste entre la légèreté, la fragilité de ce « branchage» et la structure, le corps robuste et rustique de la cabane.

L’espace confiné bénéficie, hormis par la porte, uniquement d’un éclairage zénithal par le biais d’une ouverture sur toute la longueur du faîtage qui laisse entrer une lumière. Ce petit espace nous renvoie donc à nous même, aux odeurs et aux bruits, et devrait ainsi provoquer notre imagination.