S’abriter de la chaleur sous le soleil de l’été, en profiter pour échanger avec un marcheur croisé au détour d’un sentier de randonnée ou se reposer à l’abri des regards, prévoir sa descente en observant la courbure des montagnes jusqu’au lac d’Annecy ou grimper toujours plus haut le long d’un sapin jusqu’à en sentir l’odeur de résine.
Nous avons rêvé d’un espace déployable, à la fois modeste et généreux, qui puisse s’ouvrir et se fermer sur lui-même pour proposer une multitude d’usages, où viendraient se croiser des visiteurs, pour 5 minutes, une heure ou une après midi. En passant le pas de porte, on entrerait dans un lieu clos, relativement étroit, et traversé par trois chevrons horizontaux sur lesquels seraient attachées des cordes, tendues, évoquant celles des alpinistes escaladant les sommets voisins.
En décrochant ces dernières, on ferait s’ouvrir de larges panneaux de bois que l’on accompagnerait d’une main, les posant à l’horizontal sur les chevrons. Devenus assises, les panneaux laisseraient place au paysage, cadrant, selon l’ouverture, sur la vallée ou sur la pointe de la Sambuy quelques centaines de mètres en amont. Ces trois panneaux sont situés à des hauteurs variées, accompagnant le corps dans un mouvement vertical qui peut continuer en grimpant sur le toit à l’aide d’une échelle. Le long de cette échelle, on découvre, par l’absence de lattes de bardage, le tronc d’un sapin contre laquelle la cabane vient se nicher. Cette proximité continue lorsque, arrivé sur le toit, on se trouve entouré des branches de l’arbre. On peut alors profiter d’une vue imprenable sur l’ensemble des Sources du Lac d'Annecy et qui sait, peut-être même apercevoir certaines des onze autres cabanes réalisées.