Dans la forêt, les quelques éclats de lumière qui percent à travers les feuilles font ressortir l’obscurité. Sous la pénombre des arbres, nos sens sont aiguisés et nous devenons plus sensibles aux nuances subtiles entre lumière et obscurité.
De l’extérieur, la répétition de l’ossature bois de notre cabane est visible: le mécanisme de cette architecture est dévoilé au visiteur, elle est un objet sincère. Par son volume et ses proportions, cet objet dans le paysage a une atmosphère intime, rappelle un animal broutant dans la clairière. À l’intérieur, la poutre faîtière est le seul élément visible, structurel et symbolique.
Le bois de notre cabane est foncé, et fait ressortir les taches de soleil qui l’illuminent à travers les arbres, créant un jeu de lumière en surface. Par les deux ouvertures verticales, à l’intérieur de la cabane la forêt se reflète sur la surface inférieure de la poutre faîtière, en acier inoxydable poli. Ce reflet au plafond crée une continuité entre la vue des deux fenêtres, un jeu de lumière et de profondeur.
L’architecture que nous proposons est un espace offert à la libre appropriation des visiteurs. Ceux-ci y vivent une expérience sensorielle personnelle, à la fois en retrait et projetés dans le paysage et la lumière environnants.
Extrait du Dictionnaire Pratique de Menuiserie - Ébénisterie - Charpente
J. Justin Storck, édition de 1900 :
« Les formes données à l'empilement des bois sont très nombreuses, mais procèdent toutes du même principe de laisser circuler entre les planches le plus d'air possible. Lorsque les bois ont été accidentellement mouillés, on en fait des piles creuses auxquelles on donne parfois la forme pyramidale en mettant les bois en retrait les uns des autres ou en les croisant en X ».
Nous proposons de réinterpréter l’empilement de bois que l’on peut apercevoir sur ce territoire (séchage du bois). La cabane serait constituée de tronc d’arbres qui ont conservé leur écorce. La volonté est d’emprunter les troncs le temps du festival et de les restituer ensuite en bon état.
Le projet utilise 44 rondins d’environ 15-20cm de diamètre et de 200cm de longueur. Les plus gros rondins sont disposés à la base, les plus fins en hauteur.
Inspirée par le contexte alpin dans lequel elle s’inscrit, la Tour d’Horizon est une invitation à l’éveil du regard et à la contemplation du paysage lacustre qui lui fait face.
Prenant place aux côtés de la maison du lac d’Aiguebelette et se tenant sur les rives de ce dernier, elle offre des scénarios variés afin de se saisir du cadre environnant ou simplement de voyager à travers ses rêves. L’imaginaire de la cabane nous évoque le monde de l’enfance, le jeu, la découverte. En résulte alors une architecture élancée qui s’apparente à une tour de guet. Une cabane qui, de l’extérieur, montre tout autant qu’elle ne cache.
Que peut-on trouver perché la haut ? Un endroit où l’on se raconte des histoires de super-héros. Une pièce où se jouent des saynètes au gré des volets que l’on ouvre sur des paysages différents comme toile de fond. Une boîte d’ombres et de lumières pour lire, peindre, voir autrement.
Une cabane évoque tout à la fois un abri sommaire et un souvenir d’enfance. Un espace confiné dont on maîtrise chaque recoin pour mieux s’y sentir confiant, reine, roi…
Robuste ou fragile elle enclot un espace des possibles. Le site de Saint Alban de Montbel avec son terrain inégal et accidenté nous a incités à prévoir une cabane sur pieux, pour s’adapter au dénivelé et aux aléas du sol rocheux.
Sa construction, modeste, sera réalisée principalement avec une même section de bois suffisamment forte pour être à la fois structure et remplissage. L’ensemble sera assemblé à mi-bois. Cette mise en œuvre évoque à la fois la relative rudesse d’un climat de montagne et le caractère rustique qu’on peut y associer. Ce mode constructif s’inspire des chalets alpins ou de l’habitat scandinave mais fait référence aussi au petit chalet de construction « Jeujura» de notre enfance.
L’entrée est masquée, car une cabane se mérite, par un rideau, une densité d’un matériau qui reste à déterminer. Ce peut être des branches ramassées sur place, de petits liteaux, de l’osier ou du bambou, qui sont suspendus depuis le toit en porte-à-faux. Cette masse suspendue se présente comme un sas, un palier pour passer dans un autre lieu, mais aussi comme un grand carillon. Il y a ici la volonté de créer un contraste entre la légèreté, la fragilité de ce « branchage» et la structure, le corps robuste et rustique de la cabane.
L’espace confiné bénéficie, hormis par la porte, uniquement d’un éclairage zénithal par le biais d’une ouverture sur toute la longueur du faîtage qui laisse entrer une lumière. Ce petit espace nous renvoie donc à nous même, aux odeurs et aux bruits, et devrait ainsi provoquer notre imagination.
La recherche de la transparence fut la ligne directrice de la conception de ce projet.
Le souhait premier été de permettre au regard de traverser, en tout point à travers ce refuge.
Ce petit espace confiné viendrait se heurter à l’immensité du paysage qui l’entoure, une antinomie brutale qui permet de redonner une place à l’homme, parmi la nature.
Cette répétition structurelle peut être vue comme une série de cadre qui offrirait différents tableaux du paysage.
A travers cette pixellisation du paysage que l’on perçoit depuis l’intérieur, c’est surtout la mise en exergue de la technicité de la mise en œuvre du matériau qui est révélée ici, comme un trait d’union entre culture et nature.
Le souhait était d'utiliser le bois en suivant une unique technique d’assemblage qui règle tout, et dessine : les murs, les séparations, le toit, et les assises.
L’idée maîtresse de cette réalisation est la juxtaposition de deux éléments, situés à chaque extrémité de la transformation de la matière : d’abord la forêt, comme génie naturel, et ensuite, la créativité humaine, comme un exutoire de l’esprit.